Le Sénégal constitue, de par sa position géographique sur le continent africain, la porte d’accès par la mer à l’Afrique de l’ouest et au golfe de Guinée et constitue ainsi le trait d’union entre le golfe de Guinée, dans son acception la plus large, et les côtes atlantiques des pays d’Afrique du nord. Le Sénégal, à l’extrême ouest du continent africain, représente également le « hub » occidental naturel des pays de la bande sahélo-saharienne.
L’espace maritime au large de la presqu’île du Cap vert se situe au confluent des grandes routes maritimes qui relient l’Amérique du sud à l’Europe et à l’Afrique et l’océan Indien à l’Atlantique nord-est par le cap de Bonne Espérance. Le Sénégal dispose d’une frange côtière de plus de 700 kilomètres, d’une zone économique exclusive (ZEE) qui s’étend à 200 milles nautiques au large et d’un réseau dense de cours d’eau navigables autour des fleuves principaux, Sénégal et Ferlo au nord, Saloum au centre et Casamance au sud, soit un territoire fluviomaritime plus étendu que le territoire terrestre. La présence de phénomènes d’upwelling et de pilling up côtiers, la température des eaux et la durée d’insolation, les apports terrigènes en provenance des cours d’eau (Sénégal, Gambie, Casamance, complexe fluvio-lagunaire du Sine Saloum), l’existence d’un important canyon au large de Dakar créent des facteurs hydrodynamiques, climatiques et géomorphologiques particulièrement favorables au développement de ressources halieutiques d’une richesse considérable.
Le plateau continental contigu à la République du Sénégal est peu profond (inférieur à 100m) et relativement étroit. Il s’étend jusqu’à 100 km à son point d’envergure maximal mais ne s’étend que de quelques kilomètres au large de la péninsule du Cap Vert. La pente continentale est coupée par un système de canyons importants qui caractérise pratiquement toute la marge mais qui est davantage notable dans la région la plus australe ou la pente est à son gradient maximal. Immédiatement au sud de la péninsule du Cap Vert, la pente s’approfondit graduellement jusqu’à la transition avec la plaine abyssale de la Gambie.
La géologie des fonds marins a révélé un potentiel important en réserves d’hydrocarbures. L’espace maritime sénégalais a été divisé en onze blocs pétroliers dont six en offshore profond, sans compter ceux situés dans la zone d’exploitation commune avec la Guinée Bissau. En janvier 2018, dix de ces blocs étaient en phase d’exploration dont trois, avec des ressources avérées, en évaluation pour décision finale d’investissement (Saint Louis offshore profond – gaz ; Cayar offshore profond – gaz ; et Sangomar deep – pétrole). Les plus éloignés se situent à environ 60 Nm de la 13 côte. Les découvertes dans le bloc Saint Louis offshore profond sont pour partie à cheval sur la frontière maritime avec la Mauritanie. Le potentiel de découvertes supplémentaires est élevé. Le Sénégal partage cinq frontières maritimes avec la Mauritanie au Nord, deux avec la Gambie au centre, avec la Guinée Bissau au sud et enfin avec les îles du Cap Vert à l’ouest.
A la suite des litiges frontaliers avec la Guinée Bissau, aujourd’hui arbitrés par les instances internationales en faveur du Sénégal, une zone maritime d’exploitation commune a été créée entre les deux Etats. Le cas particulier de la Gambie induit une discontinuité du territoire maritime du Sénégal. Dakar, capitale politique et économique du Sénégal est située sur le littoral. Un quart de la population sénégalaise vit dans la presqu’île du Cap Vert (environ quatre millions de personnes) et plus de la moitié des sénégalais vivent dans la frange littorale du pays.
Quelques chiffres :
- 720 km de côtes
- Une ZEE d’environ 212.000km2, 5 frontières maritimes
- 20.000 pirogues naviguent dans la zone
- 4.000 navires de commerce dont 600 thoniers travaillant ou opérant dans les eaux sénégalaises chaque année ;
- Port de Dakar : 2500 mouvements de bâtiments/an dont 300 pétroliers.